Lepetit manchot ne s'autorise pas à être bien dans sa famille d'accueil car il ne veut pas faire de peine à sa maman. Ce nouvel album traite du conflit de loyauté, ce sentiment que l'enfant
Laplace des membres de la famille d'accueil comme figures d'attachements et modèles identificatoires. Les troubles de l'attachement et le placement. L'attachement entre la famille d'accueil et l'enfant accueilli. Identification du conflit de loyauté. Les enjeux du conflit de loyauté. La question de la posture professionnelle de l'assistant familial lorsque l'enfant est pris dans le
MyriamDavid, de façon assez pessimiste exprimait que «c’est le propre du placement familial de faire de cet enfant (placé) un enfant partagé, divisé, qui lutte compulsivement pour et contre
Considérerla place des membres de la famille d'accueil comme figures d'attachements et modèles identificatoires. Examiner la question de la posture professionnelle de l'assistant
Considérerla place des membres de la famille d'accueil comme figures d'attachements et modèles identificatoires. Examiner la question de la posture professionnelle de l'assistant familial lorsque l'enfant est pris dans le conflit de loyauté. Appréhender l'accueil familial dans un contexte légal. Programme de la formation. Parenté et parentalité. La place
lenfant ou l'adolescent dans des conflits de loyauté qui risquent de le malmener. Mots-clés: Placement familial, parents d'origine, famille d'accueil, service de placement familial, aide à la
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Il écrira un article par mois pour Scope, le blog du Copes, dont celui-ci est le douzième. Le sujet de cette rubrique mettra en lumière la thérapie systémique, tant par son histoire que par ses concepts. La loyauté et le transgénérationnel Je passe de transfert » à transmission de pensée » dans le Dictionnaire des thérapies familiales.[1] Plus loin transmission multi-générationnelle voir mémoires transgénérationnelles. » Je recule à la lettre M en m’interrogeant sur la part éminemment subjective de la création d’un dictionnaire. Les mémoires transgénérationnelles sont des dispositifs de stockage d’informations liées à l’acquisition… Je referme le dictionnaire, ce n’est pas ce que je cherche. Et puis, je ne sais pas pour vous, mais ce langage aride de cybernéticien de la première heure me démotive. Aïe, mes aïeux ! l’excellent ouvrage d’Anne Ancelin Schützenberger sur les liens transgénérationnels, arrive à mon secours dans un nuage de vapeur. Ses roues grincent lorsqu’il stoppe pile en face de moi, sur le bureau, vieux train plein de voyageurs. Il est difficile de comprendre les liens transgénérationnels, nous dit Ancelin Schützenberger en présentant les concepts de Boszormenyi-Nagy, parce que rien n’est clair, chaque famille a sa manière à elle de définir la loyauté et la justice.[2] Vous voilà prévenus. Les règles qui concernent le fonctionnement du système familial sont autant implicites qu’explicites, mais essentiellement implicites, ajoute-t-elle. Et les membres de la famille n’en sont pas conscients. Quittons un peu la planète systémique de Palo Alto qui nous est devenue familière pour suivre les traces à demi effacées de nos aïeux… Ivan Boszormenyi-Nagy est né en 1920 à Budapest. Il devient psychiatre en Hongrie et émigre aux États-Unis. Il abandonne progressivement les thérapies individuelles dans les années 50 mais il reste persuadé que le sujet ne se limite pas aux interactions avec son milieu. Pour lui, l’homme peut réussir à être plus libre que celui qui est défini par la systémie qui débute. Il invente l’approche contextuelle au croisement de l’approche systémique et de la psychanalyse pour travailler autrement avec les familles. Avec la thérapie contextuelle, c’est-à-dire l’attention portée au contexte, au tissu relationnel qui existe entre ceux qui donnent et ceux qui reçoivent, Boszormenyi-Nagy va porter son attention sur la dimension de l’éthique relationnelle.[3]Avec l’éthique relationnelle vont apparaître des concepts comme ceux de la loyauté et de la justice. Bon, il n’est pas question dans cet rubrique de reprendre tout le travail de ce thérapeute, simplement d’en avoir un aperçu. Nagy, avec sa définition du sujet au sein de son système familial, considère que toutes les personnes impliquées dans une relation sont responsables de celle-ci. Les décisions et les actions du sujet influencent celles des autres, c’est de là que va découler la loyauté, ou plutôt les loyautés qui traversent les générations. Catherine Ducommun-Nagy, la femme d’Ivan Boszormenyi-Nagy, définit la loyauté en ces termes c’est d’abord ce qui nous lie à nos parents et guide nos décisions dans toutes les situations ou nous nous trouvons placés devant un choix allons-nous faire comme nos parents l’ont fait ou faire comme les autres ? Devons nous rester disponibles pour les nôtres ou nous engager dans de nouvelles relations ? La notion de loyauté implique que nous fassions des choix … Dès lors, chaque fois que nous plaçons les intérêts de nos proches avant ceux des autres, nous redéfinissons ce qu’est notre famille. Et par conséquent nous définissons qui nous sommes.[4] Exemple. Elle me raconte que son père est parti juste après avoir mis sa soeur enceinte. Je ne suis pas sûr d’avoir bien entendu. Bon, c’est pas vraiment un inceste, précise-t-elle, ma soeur c’est ma demi-soeur, c’est pas la fille de mon père quoi…[5] Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris qu’elle enchaîne déjà. Ma mère, elle n’a rien fait, rien vu. Elle n’a jamais rien fait ! ajoute-elle enragée. Dans son entreprise il y a les connards qui ne font rien et ceux qui laissent faire. Elle rêve de les passer tous au fusil-mitrailleur. Depuis que sa mère est malade, ça empire. Les services sociaux lui demandent une participation financière car sa mère doit être placée en structure spécialisée, je voudrais qu’elle crève ! me dit-elle en se demandant pourquoi ça fait tellement mal. Va-t-elle faire comme son père et sa grande soeur, partir sans se retourner, ou se laisser faire comme sa mère ? Ne rien voir, payer pour sa mère, payer pour l’amour qu’elle n’a jamais reçu. Comment donner alors qu’on a rien reçu ? Pour Nagy, l’éthique renvoie à la responsabilité que chaque personne a envers l’autre. Il y aura des conflits pour rééquilibrer le grand livre dans lequel la famille tient la comptabilité de ce que chaque membre peut recevoir et de ce dont il doit s’acquitter vis-à-vis des autres. Nagy utilise la métaphore du grand livre des comptes pour décrire la nature des échanges entre l’enfant et ses parents. Dans l’exemple précédent, malgré tous les efforts de cette femme, le livre n’est jamais à jour. Elle ne réussit qu’à hurler. Dans le principe du grand livre chacun donne autant qu’il reçoit. S’il est juste que l’enfant reçoive, alors il est juste qu’il rembourse lorsque ses parents sont vieux et qu’ils ont besoin de son aide. Comment faire pour rembourser lorsque, petite fille, j’étais déjà la mère de ma mère ? se demande la patiente. Sa haine est un cri de désespoir. La seule solution qu’elle a trouvée pour signifier qu’elle ne pouvait rien rembourser à une mère qui lui doit tellement. Je réouvre mon Dictionnaire des thérapies familiales à grand livre », je parcours l’article en diagonale et je m’arrête sur ardoise pivotante. Je lis quand les comptes n’ont pu être réglés entre deux membres de la famille, une tentative de règlement » peut se faire par l’implication d’un tiers innocent », par exemple le conjoint ou un enfant, substitut du débiteur ou du créancier. Ce phénomène serait à l’origine de la transmission transgénérationnelle des comportements symptomatiques. La clinique le montre à profusion au thérapeute qui n’est pas totalement enfermé dans des croyances qui empêchent de voir et d’entendre. Le transgénérationnel surgit de partout. Il est comme nos aïeux qui apparaissent lorsque l’on profite des vacances pour rendre visite à sa tante et ouvrir avec elle l’album des vieilles photos de famille. Ils sont tous morts dans l’album, ils ont été arrachés les uns aux autres, ils n’ont pas toujours eu le temps de se dire au revoir. Et pourtant ils sont là, photos jaunies, remontant du passé, et nous nous retrouvons avec eux. Les fautes éthiques de nos aïeuls traversent les générations et viennent se manifester dans nos familles et dans nos couples, accueillons-les pour nous en libérer ! En novembre, je ne sais pas encore de quoi je vais vous parler. Pour vous, la prise de risque sera maximale. Roch Du Pasquier [1] sous la direction de J. Miermont, Payot. [2] A. Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux ! 1993, Desclée de Brouwer. [3] pour approfondir P. Michard, La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy 2005, De Boeck. [4] Ces loyautés qui nous libèrent 2006, J-C Lattès.
TRAVAIL SOCIAL ET LOYAUTES FAMILIALES JEAN PIERRE PIQUEMAL Mots clefs conflits de loyauté, travail social, famille, loyautés invisibles, divorce, séparation, familles recomposées, externalisation, ubipartisme, génogramme imaginaire, isomorphisme. Les conflits de loyauté sont inévitables, ils ne ressortent pas du domaine des pathologies individuelles ou familiales. A moins d’avoir fait le choix d’être un ermite, tout le monde est engagé dans des relations multiples famille, belle famille, travail, amis … et donc confronté à des attentes, des demandes multiples et contradictoires. Dans le travail social, notre lecture » de ces phénomènes va conditionner notre inervention. Comme dans de nombreux domaines de l’intervention sociale, il est avantageux de regarder le comportement sous l’angle des intentions. L’intention pouvant être positive et le comportement problématique. Quand l’enfant dit à son beau père ou à ses patents adoptifs Ferais-tu pareil avec moi si j’étais vraiment ton fils ? » ou Tu n’as rien à me dire tu n’es pas mon père. », il remet bien sûr en cause l’autorité du parent de substitution, mais il est aussi dans une loyauté vis à vis de son géniteur. De même, les personnes qui sont coupées de tout liens avec les groupes auxquels elles appartiennent pour des raisons diverses risquent de rester en loyauté avec le système original en rejetant les valeurs ou les institutions de leur milieu d’accueil, ce qu’on voit souvent chez les adolescents issus de la migration ou adoptés venant de cultures différentes. L’approche contextuelle parle ici de loyautés invisibles. Notre perception de la situation et donc notre façon de travailler sera modifiée par le regard que nous porterons sur ces situations. C’est en réalisant à quel point les notions de justice et d’équité étaient importantes dans les relations familiales que Boszormenyi-Nagy a compris que la loyauté jouait un rôle primordial dans les familles. Il serait chimérique de croire que le travailleur social, à l’occasion d’un entretien, d’un génogramme, peut comprendre, déchiffrer les phénomènes de loyauté familiales. Il percevra bien les phénomènes de répétition, mais sans pouvoir appréhender sa valeur dans le contexte familial la valeur de ce qu’une personne fait pour une autre, et de ce que l’autre fait pour elle est totalement subjective. Bien présomptueux serait le travailleur social qui voudrait déterminer qui a raison ou tord, qui doit faire des efforts, qui doit lâcher prise. Ce positionnement est non seulement inopérant mais renforce souvent le lien de dépendance au symptôme. Il est impossible pour l’observateur extérieur d’établir objectivement ce qui constitue un comportement loyal ou ce qui constitue une trahison et de comprendre la notion d’équité qui traverse les loyautés familiales. Nous avons tous rencontré, professionnellement ou pas, ces situations où deux personnes ne se parlent plus depuis des années et souffrent de cette rupture, chacune estimant que l’autre doit faire le premier pas ! Seul un dialogue entre les membres de la famille permettra d’établir dans quelle mesure les uns ont répondu aux attentes des autres ou non. Certains conflits de loyautés sont inévitables, c’est le cas dans les situations de divorce, de séparation, de familles recomposées. Dans les clivages de loyauté que l’on rencontre souvent dans les situations de couples séparés conflictuels, l’enfant est privé de toute chance de résoudre les conflits de loyauté puisque aucune des solutions qu’il pourrait envisager pour rester loyal vis-à-vis des deux parents n’est recevable pour eux. L’enfant, confronté à l’impossibilité de répondre aux attentes d’un parent sans trahir l’autre, peut devenir dépressifs, ou avoir recours au passage à l’acte. Les adolescents peuvent essayer de sortir de l’impasse en se montrant aussi déloyaux envers un des parents qu’envers l’autre violence à l’égard des deux parents, fugues, refus de communiquer avec eux et/ou l’intervenant ou utilisation des drogues, comme s’ils cherchaient à instaurer une équité en décevant de manière égale les deux parents. Les loyautés familiales peuvent aussi exister par rapport à des personnes disparues comme cette petite fille de six ans dont la maman était décédée dans un accident de la route et qui disait à sa grand-mère Dis mamie, si je travaille bien à l’école, est ce que maman reviendra ? » Dans les interventions sociales ou thérapeutiques, des conflits de loyauté peuvent apparaitre chez l’enfant ou adolescent lorsque l’investissement émotionnel avec l’intervenant est vécu comme menaçant par rapport au lien émotionnel avec le/les parents ou quand les attentes des intervenants et celles des parents sont divergentes, dissonantes ou paraissent incohérentes. Les institutions ne sont pas exemptes de source de conflits de loyauté Sylvie Perdriolle, magistrate, ancienne présidente d’une chambre de la famille à la cour d’appel de Paris, ancienne Directrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse PJJ dans son article Conflit parental et conflit de loyauté pour un usage raisonné de l'audition de l'enfant », montre comment l’audition de l’enfant par le juge peut être partie prenante de ces clivages de loyauté Les juges constatent que la demande de l’enfant parvient dans la plupart des cas par l’intermédiaire de l’un des parents. Parfois, la lettre de l’enfant arrive directement sur le bureau du juge, mais l’enfant a dû être informé avant par un de ses parents, ou par chacun de ses parents du conflit qui les oppose et les anime jusqu’à demander au juge de trancher leurs débats. Quand il fait une demande d’audition, cette demande est, de ce fait, souvent aussitôt perçue comme une prise de position pour ou contre l’un des parents. ……………………………………………………………………………………………… Comment s’exprimer sans froisser l’un ou l’autre des parents ? C’est très souvent l’enjeu pour ces enfants de leur audition. Dire sans trop dire. » Aujourd’hui, la multiplication des professions dans le social aboutit trop souvent à une atomisation des interventions, créant encore plus de confusion pour des personnes en difficultés. Chacun vient au travail avec ses valeurs, ses croyances, sa spécialité, son angle d’analyse et de vue. L’usager, la famille, les jeunes peuvent être confrontés à des demandes divergentes, parfois contradictoires avec les valeurs de la famille. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause cette spécialisation des intervenants sociaux, qui est une richesse, mais d’en atténuer les risques en passant de la pluridisciplinarité à la transdisciplinarité. Lorsque différentes institutions interviennent avec leurs doctrines, leurs contraintes, leur orthodoxie, leurs règles forcément différentes, l’imbroglio des loyautés peut devenir prodigieux. Rebecca Attias, psychologue clinicienne à l’hôpital Delafontaine à Saint de Denis, a écrit un article intitulé Kimamila ? ». Elle propose, à travers l’étude du cas d’un enfant pris dans un conflit de loyauté, de voir comment cette problématique trouve un écho dans sa prise en charge par diverses institutions qui se trouvent prises elles-mêmes dans ce conflit. Il sera mis en évidence l’influence des jugements sur la cure et l’état de l’enfant. Ils agissent comme répétitions traumatiques, dans l’après-coup d’un traumatisme initial vécu par l’enfant. Ce phénomène d’isomorphisme, bien connu des systémiciens, renforce les souffrances des usagers et le désespoir des intervenants. Ces phénomènes de loyautés relèvent de la relation, des interactions dans la famille ou le contexte, c'est-à-dire qu’ils relèvent aussi de la compétence de l’intervention sociale. Dans un premier temps, il est utile de déceler, discerner les conflits de loyauté et lire, appréhender les comportements problématiques dans ce contexte. Dans un deuxième temps, se demander que faire avec, avec qui, dans quelles conditions. Catherine Ducommun-Nagy psychiatre, thérapeute familial, formée en Suisse, professeure associée dans le département du couple et de la famille de la Drexel University à Philadelphie et présidente de l’Institute for Contextual Growth à Glenside PA, fondé par Iván Böszörményi-Nagy. pose comme principe Ce n’est pas aux enfants qu’il incombe de trouver une solution aux conflits de loyautés qu’ils rencontrent. Cette responsabilité incombe à leurs parents et à tous les adultes qui sont responsables de les élever, qu’ils soient parents d’accueil, éducateurs ou enseignants. C’est à eux d’anticiper les difficultés que leurs choix peuvent entraîner pour les enfants dont ils ont la charge. Il serait injuste d’obliger les enfants à trouver des solutions aux dilemmes que les adultes n’ont pas été capables de résoudre. Ceci équivaudrait à une parentification. » C’est donc généralement avec les adultes et les enfants concernés que nous allons travailler, nous verrons aussi dans les cas où cela n’est pas possible, quelles pistes de travail nous avons dans la rencontre individuelle. Tout d’abord, comme tout travail social, cela suppose que la première phase de l’intervention sociale création du liant », de l’affiliation soit réalisée. Pour plus de précisions sur cette phase, je vous renvoie à Mandat, travail social, famille » Pistes de travail - Quand le ou les parents sont dépendants de la présence de l’enfant comment les parents peuvent accepter une autonomie de l’enfant si celui-ci donne un gage de loyauté. Par exemple, des parents peuvent consentir au départ de l’enfant si celui-ci, en échange, les assure de sa loyauté en fixant des dates de retour, des moments de téléphone etc.… - Dans le cas de loyautés invisibles par rapport à une culture adoption, migration, le jeune peut accepter de conserver ou d’adopter certaines coutumes en échange de la possibilité d’en avoir d’autres. - En séance avec toute la famille, l’intervenant va d’abord reconnaître le droit à chacun à l’équité ubipartisme de manière à pouvoir permettre à chacun de découvrir ce qu’il a à gagner en donnant. - Avec l’adolescent ou le pré-ado, seul en entretien, onous pouvons rendre explicite l’implicite conflit de loyauté. Le reconnaître c’est le valider et dans la mesure où il est qualifié comme un fait relationnel et non un traumatisme ou une pathologie, il n’est plus une fatalité et peut s’ouvrir au changement. o l’externalisation, le génogramme imaginaire - Sur le plan des phénomènes liées aux multi interventions, il est utile de les analyser du point de vue des objectifs de travail, de reconnaître les contingences des autres institutions et sûrement ce que l’usager / l’enfant a à gagner quand la coopération se met en place. - La multiplicité des interventions sociales mérite que la définition des objectifs soit claire, que ces objectifs soient réalisables, concrets et puissent faire l’objet d’une évaluation concrète avec les usagers. Dans les clivages de loyauté, l’intervention sociale est souvent difficile car les parents sont murés dans leur volonté destructrice de l’autre dont les enfants sont le terrain de bataille. Sylvie Perdriolle propose un texte Lettre ouverte d’un enfant à ses parents séparés » qui a été et peut être utilisée comme base de travail. REFERENCES Les thérapies brèves, Guillaume Poupard - Virgile Stanislas Martin - Armand Colin, 2012 Conflit parental et conflit de loyauté pour un usage raisonné de l'audition de l'enfant », Sylvie Perdriolle Enfances & Psy 3/2012 n° 56, p. 70-78. URL DOI Kimamila ? », Rebecca Attias Enfances & Psy 3/2012 n° 56, p. 98-107. URL DOI Comprendre les loyautés familiales à travers l'œuvre d'Ivan Boszormenyi-Nagy » - Catherine Ducommun-Nagy », Enfances & Psy 3/2012 n° 56, p. 15-25. URL DOI Mandat, travail social, famille » Bernadette Herman – Jean-Pierre Piquemal L’intervention de crise ou mauvaise nouvelle » Jean-Pierre Piquemal
Loyautés dans la famille que faire de ces liens ? Mercredi 15 mars 2017 – 9h – 18h Le concept de loyauté recouvre aussi bien la loyauté familiale, conjugale, filiale par la transmission des valeurs, des cultures et permet l’accès à une identité pour que chaque individu puisse se construire. La loyauté intervient aussi dans le cadre de la protection de l’enfance lorsque les enfants sont confiés à un service spécialisé.. La loyauté comporte parfois des aspects aliénants lorsqu’elle entrave la liberté et l’autonomie, elle sous tend des règles qui peuvent s’opposer aux règles de Droit dans la sphère publique. Dans la famille, sphère privée, lorsque culture et valeurs s’entremêlent l’enfant pris au piège de la séparation parentale peut alors se construire une réalité basée sur le rejet d’un de ses parents, d’une de ses cultures, mais à quel prix ? A qui est rattaché » l’enfant lors de séparation conjugale ? Comment se met en place une loyauté quasi indéfectible à l’un de ses parents au risque du rejet total de l’autre parent au risque de sa protection ? En tant que professionnel, comment accompagner les familles à se construire dans le respect de la loyauté familiale sans être emmêler dans des liens qui peuvent être nocifs mais qui, paradoxalement peuvent permettre de construire une identité d’adulte autonome et libre? Au cours de cette journée, des professionnels d’horizons différents vont interroger l’impact de la culture, du conflit parfois jusqu’à l’expression du rejet pour échanger leurs expériences et continuer à s’interroger. Programme et fiche d’inscription- pdf Pour toute inscription avant le 31 décembre 2016, nous vous offrons un petit livre “Les blessures de l’intimité” OJ poche. Joindre impérativement ce mail à la fiche d’inscription mail. Dates - 15/03/2017Heure -9 h 00 min - 18 h 00 min Adresse - Espace Reuilly 21, rue Hénard, Paris, 75012 < Retour
HirondelleNiveau 7Le Nouvel Obs a sorti aujourd'hui un article sur le conflit de loyauté, qui contient quelques passages intéressants Dans une récente intervention à l’Assemblée nationale sur la pauvreté et l’école, Marie-Aleth Grard, vice-présidente d’ATD Quart Monde, relevait ce qui selon elle "empêche tant d'enfants dans notre système scolaire de rentrer dans l'apprentissage" le "conflit de loyauté".Le conflit de loyauté est le fruit d’un décalage entre ce que l'enfant vit et entend à l'école et chez lui, lorsqu'il vit dans des conditions précaires. Le langage, les règles, les habitudes diffèrent d’un monde à l’autre. "Il comprend qu'il n'est pas dans le modèle que ses parents lui apprennent", dit Marie-Aleth dilemme est le suivant "Je suis entre deux choix, je dois choisir, si je choisis cela, je refuse ou je rejette l’autre."L'enfant qui craint de trahir sa famille et son milieu peut, "de façon tout à fait inconsciente, [être bloqué dans ses] apprentissages". Sujets similairestir dans un lycée de strasbourgConflit SVT-P/C sur le nouvel enseignement Dubet dans le Nouvel Observateur Vincent Peillon devrait "en appeler plus nettement encore aux parents, aux associations et organisations minoritaires mais réformistes".Conflit de parents et collège...je vais craquer à cause de versPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
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